La régulation de la prolifération cellulaire

Le cancer est caractérisé par une prolifération cellulaire incontrôlée. Afin d'identifier de nouvelles cibles pour la thérapie, des chercheurs européens se sont concentrés sur les mécanismes sous-tendant la prolifération des cellules.

L'homéostasie cellulaire lors du développement est entretenue grâce à un équilibre délicatement régulé entre la prolifération et la mort cellulaire. Comprendre les mécanismes régulateurs qui dirigent ces processus en réponse au stress et à d'autres stimuli environnementaux est d'une importance vitale pour la santé et la maladie.

Les scientifiques du projet MIRNASTRESS, financé par l'UE, visaient à se pencher sur la réglementation de l'apoptose clé et des gènes de prolifération cellulaire (p21, c-myb, c-myc). Ces gènes sont au cœur de la réglementation du cycle cellulaire et de sa progression et les mutations existent dans diverses formes de cancer. MIRNASTRESS s'est concentré sur la régulation de l'ARN messager (ARNm) au niveau de ces gènes par rapport à la synthèse, à la traduction et à la décomposition.

Une attention spéciale a été accordée aux protéines liantes d'acide nucléique: RBM38 et FIR. Notamment, les chercheurs ont cherché à comprendre le mécanisme grâce auquel ces protéines reconnaissent et régulent la traduction des molécules ARNm cibles. Le dysfonctionnement de ces deux mécanismes de régulation est étroitement lié aux cancers spécifiques et relève, par conséquent, d'une signification thérapeutique élevée.

Les chercheurs ont découvert que dans les cellules exposées au stress, RBM38 concurrence les microARN afin de stabiliser les ARNm spécifiques nécessaires par la protéine p53 pour réguler la prolifération cellulaire et l'apoptose. L'analyse structurelle de RBM38 a dévoilé les sites de liaison microARN et fourni un aperçu vital dans le mécanisme par lequel RBM38 déstabilise le complexe microARN-ARNm.

En amont des gènes p21 c-myc, les scientifiques ont identifié une région régulatrice impliquée dans la transcription génique. Ils ont poursuivi en se penchant sur l'interaction structurelle entre le FIR et sa région dans l'espoir de valider le potentiel de FIR pour moduler l'expression génique et agir en tant que cible anticancéreuse.

Ensemble, les observations de l'étude MIRNASTRESS dévoilent l'existence d'un mécanisme de régulation qui contrôle l'expression génique post-translationnelle au travers de l'inhibition de l'activité des microARN. Ces découvertes cachent un nouveau moyen de régulation des p21 et c-myc et fournissent la base moléculaire pour concevoir des stratégies anticancéreuses à l'avenir.

publié: 2015-08-11
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