Une optoélectronique mixte graphène-organique

Graphen, fot. By AlexanderAlUS (Own work) [CC BY-SA 3.0
Des scientifiques financés par l'UE ont réalisé d'importants progrès dans la compréhension des propriétés des systèmes nanostructurés basés sur le graphène, ouvrant des utilisations pratiques en optoélectronique.
Le graphène, une feuille de graphite épaisse d'un seul atome, est vu
comme un matériau miracle. Des techniques économiques d'impression,
mises au point sur un rythme rapide, exploitent déjà ses propriétés
surprenantes pour réaliser des dispositifs électroniques plus complexes.
Mais pour que le graphène tienne toutes ses promesses en matière de
dispositifs miniaturisés, souples et transparents, il faut étudier plus
avant les structures mixtes à base de graphène, aux propriétés
personnalisées.
C'est dans ce contexte qu'a été lancé le projet GREAT («Graphene
supramolecular electronics: A life-long training career development
project»), financé par l'UE. L'équipe du projet a cherché à moduler les
propriétés du graphène en y greffant des molécules organiques. Ces
structures mixtes graphène et molécules organiques ont de meilleures
propriétés notamment en termes de conductivité, de mobilité des charges
et de résistance mécanique.
Les scientifiques ont conçu et optimisé des processus économiques et
évolutifs pour obtenir des dispersions de graphène exfolié en phase
liquide. Ils ont étudié et caractérisé plusieurs molécules organiques
agissant comme groupes fonctionnels, avec des alcanes et de longues
molécules de chaînes aliphatiques, aboutissant à produire du graphène
monocouche avec un rendement élevé.
Le projet GREAT a utilisé des techniques de traitement en milieu
humide pour produire des dispersions de graphène fonctionnalisé,
obtenant ainsi des films minces mixtes d'environ 100nm. Les
scientifiques ont fait varier les groupes terminaux des molécules
organiques utilisées pour l'exfoliation, obtenant des matériaux mixtes à
base de graphène, réactifs et intéressants pour l'électronique à
plusieurs fonctions.
Ils ont notamment constaté que des molécules photochromiques avaient
un fort impact sur les commutateurs optoélectroniques à base de
graphène. De plus, pour les configurations 2-terminales, ils pouvaient
moduler de façon réversible les propriétés électriques de films minces
mixtes graphène-azobenzène, en alternant des cycles d'éclairement par
des UV et par de la lumière visible.
Le projet GREAT a notablement renforcé la compréhension à l'échelle
moléculaire de techniques innovantes basées sur des matériaux
électroniques organiques et susceptibles de remplacer ceux qui sont
utilisés actuellement. Ses systèmes mixtes graphène-organique sont aussi
très prometteurs pour réaliser des commutateurs mémoire activés par la
lumière, et des photo-détecteurs très sensibles.
publié: 2015-02-02