Des nanoparticules comme sources laser compactes
Les points quantiques sont des nanocristaux de semi-conducteurs, tellement petits qu'ils sont considérés comme n'ayant pas de dimension. Des scientifiques ont étudié leur croissance et leur intégration dans de nouveaux lasers, pour remplacer les dispositifs classiques à semi-conducteurs.
Les points quantiques font de 2 à 10 nm (10 à 50 atomes), et présentent
diverses particularités comme des niveaux d'énergie discontinus
(quantifiés). La manipulation de ces propriétés a conduit à des
applications dans l'informatique quantique, l'imagerie médicale, le
photovoltaïque et les détecteurs.
Par ailleurs, les nanocristaux peuvent générer des couleurs
différentes selon la taille des particules. Ces couleurs différentes
équivalent à des énergies différentes, et peuvent être utilisées comme
sources laser au lieu des dispositifs à semi-conducteurs, plus
encombrants, coûteux et complexes. Les scientifiques du projet QDLASER
financé par l'UE ont cherché à mettre au point de nouveaux matériaux,
concepts et dispositifs à l'intention de laser compacts à points
quantiques. Leur but était de faire croître par épitaxie des structures
laser à points quantiques, et de tester et mesurer les matériaux et
dispositifs.
Les chercheurs ont ciblé des matériaux pour points quantiques dans
la gamme des 1 à 1,6 micron, afin de réaliser des sources laser donnant
des impulsions ultra courtes (jusqu'à 100 femtosecondes) avec un
rendement très élevé. Ils ont finalement utilisé le système de matériaux
arséniure d'indium et phosphure d'indium, qui émet autour de 1,5
micron.
Les scientifiques ont principalement synthétisé les points
quantiques par auto-assemblage (via la méthode Stranski-Krastanow). Ils
ont caractérisé les points quantiques assemblés, et évalué leurs
propriétés en tant que milieu amplificateur. Ils ont ensuite intégré les
points quantiques dans des lasers monomodes à crête étroite et des
lasers à cavité en cristaux photoniques, et obtenu un fonctionnement en
mode continu. Les chercheurs ont mis au point des modes de croissance
personnalisés pour l'auto-assemblage des points quantiques, et conduit
une première expérience sur une nouvelle méthode de synthèse de ces
points, la croissance sur zone sélective assistée par lithographie de
copolymère dibloc.
L'équipe est en bonne voie de réaliser un laser femtoseconde
émettant à 1,5 micron, et compte y arriver bientôt. Cette technique
pourrait améliorer les performances de plusieurs dispositifs, dans des
domaines comme les télécommunications, l'imagerie médicale et la
métrologie.
publié: 2015-04-03