Des biomarqueurs pour l'athérosclérose

L'athérosclérose est une maladie associée à l'épaississement des parois de vaisseaux sanguins et, quand associée à l'hypertension, elle peut entraîner des problèmes cardiaques. La formation de plaques athérosclérotiques commence avec le dépôt de graisses suite à la migration et à l'accumulation des cellules de muscles lisses (CML). Cette transition phénotypique d'un état de non-prolifération à un état de migration semble être gouvernée par l'expression différentielle de microARN (miARN), de petits ARN impliqués dans la régulation de l'expression génétique.

Le projet FROM BENCH TO BEDSIDE (Role of microRNAs 143 and 145 in cardiovascular physiology and disease: From bench to bedside) a tenté d'étudier le rôle de miR-143 et miR-145 dans les vasculopathies occlusives. En utilisant une combinaison de techniques de biologie moléculaire, de biologie cellulaire, de bioinformatique et de protéomique, les chercheurs ont étudié ces miARN dans les CML vasculaires, les péricytes et les cellules endothéliales de modèles murins athérosclérotiques.

Les résultats ont mis en évidence un rôle pour miR-143 et miR-145 dans la communication entre les CML et les cellules endothéliales. De plus, l'identification d'un polymorphisme de nucléotide simple présent dans la séquence primaire du cluster humain miR-143/145 a conduit les scientifiques à spéculer son influence sur la maturation des miARN. Plus important encore, ils ont découvert une corrélation de cette variation génétique avec des complications cardiaques dans une cohorte de patients souffrant de maladie coronarienne.

Considérant que le diagnostic rapide de l'athérosclérose est difficile et qu'il n'est possible uniquement après la dégénération des parois artérielles, les biomarqueurs associés avec cette condition seraient très bénéfiques. L'étude actuelle démontre une application possible de miARN comme biomarqueurs de maladies vasculaires qui pourraient améliorer l'issue des patients. De plus, la découverte d'un mécanisme régulateur de miARN à l'origine de l'athérosclérose ouvre de nouvelles voies thérapeutiques.