Mieux comprendre la notion de secret dans les organisations
Les secrets des organisations peuvent avoir d'importantes répercussions sociales, économiques et politiques. Une initiative de l'UE mène une étude révolutionnaire sur le thème de la confidentialité dans les organisations, largement négligé en dépit de sa pertinence.
Ces dernières années, le secret est devenu un sujet d'actualité en raison de débats très publics sur la transparence et la responsabilité suscités par la crise WikiLeaks et d'autres dénonciations graves. Malgré l'omniprésence de la confidentialité, aucune recherche systématique n'a été menée sur les processus sociaux formels et informels qui entraînent la dissimulation d'informations de et par les acteurs des organisations.
Le projet ORGSEC («The 'hidden architecture' of organizations: A study of organizational secrecy»), financé par l'UE, a pour objectif d'améliorer les connaissances sur le secret dans les organisations en conduisant des recherches basées sur une approche interdisciplinaire et méthodologique. Son but est de montrer l'intérêt de ce sujet d'étude pour la recherche, et de faire connaître ses implications importantes pour les groupes, les réseaux et les organisations.
L'équipe a commencé par étudier le concept de secret dans la littérature sur les sciences sociales, notamment en théorie, sociologie et philosophie de l'organisation. L'étude a révélé les multiples dimensions de la confidentialité et son influence durable sur la vie quotidienne.
Une analyse complète a montré que la confidentialité est une caractéristique et une procédure fondamentale des organisations. La confidentialité est fermement ancrée dans toutes les structures et la philosophie des organisations. Elle n'est pas simplement le fruit de ce que les personnes choisissent de dissimuler ou non.
Une autre étude a examiné la culture qui apparaît dans certaines organisations lorsque plusieurs services ou groupes ne veulent pas partager les informations ou les connaissances avec les autres employés de la même entreprise. Les résultats ont montré que ces groupes, associations ou réseaux pourraient en fait encourager la créativité et l'innovation.
La recherche conduit à la conclusion que le secret est une notion qui ne doit pas nécessairement être perçue comme négative, contrairement à la transparence et à la responsabilité publique.
Le projet ORGSEC met en avant des raisons justifiées pour lesquelles les organisations et les gouvernements doivent maintenir certaines informations secrètes. Dans un contexte où l'ouverture est préconisée à tous les niveaux de la vie privée et publique, ces résultats auront des implications durables pour la recherche, les organisations, la politique et la société dans son ensemble.
publié: 2015-05-13